L'impasse, un film de Pôle Emploi et du régime auto-entrepreneur…
Je n'ai pas l'habitude de parler de moi sur ce blog, mais en ce moment, j'ai des soucis avec mes problèmes et ça m'empêche de dormir la nuit. J'ai besoin de parler, même si je ne sais pas si cela fera changer les choses. Je veux parler, aussi, parce que je ne suis pas seule dans cette situation : tout n'est pas rose au pays des Bisounours auto-entrepreneurs, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire !
L'année dernière, j'ai perdu mon emploi. J'étais architecte, je travaillais plus de 40h par semaine. J'étais à l'époque (et je suis toujours) auto-entrepreneur (depuis avril 2010), en parallèle de mon travail principal.
J'ai cotisé pendant presque deux ans, et en conséquence mon ARE (allocation d'aide au retour à l'emploi) est acquise jusqu'en 2013, ce qui me permet de vivre en attendant de retrouver un emploi dans le graphisme et/ou l'illustration (mon projet de reconversion professionnelle).
Il me faut préciser que je vis à Calais, cinquième ville la plus pauvre de France, qui compte 17,16% de chômeurs. Donc trouver un emploi est une lutte de haut vol (je n'exclus pas de m'exporter, cela viendra un jour…). ! J'ai un projet de formation en infographie pour compléter mon cursus mais je n'ai pu obtenir qu'une semaine de formation, sinon il me faut attendre un an et demi pour peut-être pouvoir intégrer une formation d'un an un peu plus crédible auprès d'un employeur. Alors j'apprends par moi-même à la maison durant mon temps libre...
Mon activité d'auto-entrepreneur me rapporte des clopinettes un peu d'argent chaque mois. Je m'estime heureuse, puisque 60% des auto-entrepreneurs ont un chiffre d'affaire nul (selon les derniers chiffres publiés).
Comme je suis auto-entrepreneur, mon ARE est remplacée par un complément d'ARE qui ne peut être perçu que pendant 15 mois.
Durant mon parcours de demandeuse d'emploi, j'ai rencontré trois conseillères différentes. Suite à la création de Pôle Emploi, l'ANPE et les ASSEDIC ont été regroupés, mais les agents qui proviennent de l'un ou l'autre service ne savent pas tout. J'ai donc été mal renseignée, puisque l'on m'avait dit au départ que, si j'avais un chiffre d'affaire nul pour mon activité d'auto-entrepreneur, je serai indemnisée normalement par l'ARE pour les mois concernés, ce qui reportait d'autant l'arrêt du versement de mes aides. Mais c'est faux : même avec 0 € de revenu, je ne suis plus indemnisée.
C'est pour cela que l'heure est grave. Avant le 31 mai, je dois choisir entre trois possibilités :
1) Mettre la clé sous la porte : j'arrête d'être auto-entrepreneur et deviens une assistée. C'est la solution la plus facile que me propose Pôle Emploi. Si j'arrête d'être auto-entrepreneur, je continuerai à percevoir 100% de l'ARE. Mais c'est hors de question : comme tout entrepreneur, j'ai des engagements : je donne des cours, participe à des expositions, j'ai des clients, et mes bijoux sont en vente dans plusieurs boutiques. Comme je l'ai déjà dit, cela ne me rapporte pas grand-chose, pas assez pour vivre en tous cas (loin de là), mais c'est une activité qui me tient à cœur, qui fait partie de moi, et que je n'envisage pas de stopper du jour au lendemain, tout comme il m'est inconcevable de trahir la confiance des gens avec qui je collabore dans le cadre de mon activité. La dernière conseillère que j'ai rencontrée à Pôle Emploi était désolée pour moi. Elle m'a même conseillé de travailler au noir. Mais dans quelle société vit-on ?
2) Continuer mon activité d'auto-entrepreneur. Cela implique de cesser de percevoir des aides, cela plus d'un an avant la date de fin de mon ARE si je n'étais pas auto-entrepreneur. Cela implique de devoir vivre avec 200€ en moyenne de revenu mensuel. Evidemment, en tant que chef d'une entreprise florissante, je n'ai même pas le droit au RSA. 200 € pour payer mon loyer, les factures, la nourriture, etc. Autant vous dire que dans ces conditions, dans deux mois je retourne vivre chez mes parents. A 31 ans. Pôle Emploi profite du statut auto-entrepreneur pour faire baisser artificiellement les chiffres du chômage, en contribuant à précariser davantage des gens qui bien souvent se trouvent déjà dans une situation fragile.
3)Il me reste une troisième solution : me prostituer trouver un emploi alimentaire pendant 4 mois ou 610 heures. Cela me permettrait d'être à nouveau aidée à l'issue des 4 mois, pour une nouvelle période de 15 mois, soit la période effective d'indemnisation à laquelle j'aurais droit si je n'étais pas auto-entrepreneur. Cela me permettrait de poursuivre de façon plus sereine (c’est-à-dire : le ventre plein et sous un toit) ma recherche d'emploi. C'est donc la solution la plus réaliste à mes yeux, même si ça me désole de mettre ma vie entre parenthèses pendant 4 mois : plus de recherche de travail dans le graphisme, plus de bijoux, plus de cours d'infographie en autodidacte… Reste à appliquer cette solution : je vous rappelle que je vis à Calais, et le problème pour trouver un travail purement alimentaire est quasiment le même que pour trouver le job de mes rêves ! Car il faut en plus que ce travail soit à temps plein, chose de plus en plus rare de nos jours.
Soyons clairs : je n'ai pas l'intention de profiter du système, simplement de continuer à vivre décemment en percevant ce qui m'est dû en attendant de trouver un travail décent et qui corresponde à mon projet. ET continuer à créer. Tant pis s'il faut hiberner pendant 4 mois.
Je tiens à souligner qu'en aucun cas je ne suis un parasite de la société : les demandeurs d'emploi sont tellement stigmatisés en ce moment que l'on se sent coupable de toucher des aides, mais la plupart des chômeurs sont victimes d'un système économique malade (Je m'arrête là sur ce sujet sinon ça va durer longtemps.)
D'autant plus qu'on peut presque dire que c'est Pôle emploi qui m'impose comme condition pour pouvoir continuer à vivre de devenir une assistée, de cesser de lutter pour m'en sortir, et pourquoi pas de passer mes journées devant la télé en attendant mon versement mensuel… Mais ce n'est pas dans mon tempérament de baisser les bras.
J'ai une vraie volonté de me battre, d'y arriver ! Si, par malheur, je ne trouve pas d'emploi dans la branche qui m'intéresse, je rêve qu'un jour mon bébé Les Folles Marquises devienne grand. Mais il faut du temps pour cela. Quand est toute seule pour porter un projet, une entreprise, et qu'il faut s'occuper (tout en cherchant un job) de la création, de la comptabilité, du marketing, de la communication, du packaging, du reste de la paperasse, etc. , 15 mois, c'est peu ! D'autant plus que je n'ai aucun accompagnement de Pôle Emploi dans ce projet. Accompagnement dont je ressens chaque jour davantage le manque.
Mon auto-entreprise Les Folles Marquises est ma bouée de sauvetage, et c'est peut-être à cause d'elle que je vais couler ! Je ne veux pas qu'on étouffe LFM dans l'œuf !
Je récapitule :
Choix 1: je compromets mon entreprise Les Folles Marquises
Choix 2 : Je retourne vivre chez mes parents.
Choix 3 : Je mets ma vie entre parenthèses pendant 4 mois.
Je dois prendre ma décision très rapidement, et quel que soit mon choix, cela impliquera un gros retour en arrière dans ma vie.
Je ne suis pas la seule dans cette situation, d'autres personnes se trouvent dans une situation plus précaire que la mienne, et j'aimerais que cet article soit diffusé, partagé un maximum, que cela fasse le plus de bruit possible, car il y a là un énorme problème dans la législation, pour ne pas dire une vaste arnaque… Et comme souvent ce sont les plus faibles qui se font avoir.
J'en profite pour dire que je suis disponible pour n'importe quel travail, pour n'importe quel salaire, du moment que j'ai un contrat de 4 mois à temps complet ou 610h. Et que cela n'implique pas du sexe avec des inconnus. J'irai n'importe ou en France ou dans le monde !
Je suis très touchée par votre article. Opératrice PAO pendant 21 ans (dans le Pas de Calais aussi)et faisant partie des 1650 licenciés de PARU VENDU en novembre 2011 j'avais l'idée de prendre le statut d'auto entrepreneur en création de faire-parts pour pouvoir cibler un panel plus large et ce, pendant mon CSP puis mon ARE. La personne qui me suit, me pousse dans cet optique, d'autant que sans vouloir en rajouter, les emplois en tant qu'opérateur/maquettiste ou autre ne font pas légion. Si je prends ce statut, je dois quitter le CSP et passe de suite à l'ARE, c'est ce qui m'a été dit mais j'hésite fortement. Je souhaite de tout cœur que vous trouviez une solution et vais partager votre lien, la lecture de votre texte pourra sans doute servir à d'autres personnes et qui sait, vous donner un coup de pouce pour vos recherches d'emploi. Bon courage à vous.
RépondreSupprimerMea Culpa, si je prends le statut d'auto-entrepreneur, je dois quitter le CSP mais ne passe pas à l'ARE. et je ne peux retirer ce que j'ai écrit. Mais je réitère, bon courage à vous.
RépondreSupprimerje ne peux que souhaiter bon courage;
RépondreSupprimerj'habite boulogne , donc à côté de vous, où le chomage est aussi catastrophique ;
le monde est ubuesque, hélas ,et nous en sommes victimes
Je te souhaite bon courage !!! La seule chose que je pourrais te dire, c'est que tes créations sont magnifiques et que tu as des doigts en Or !!!
RépondreSupprimerNadia
c'est tout simplement scandaleux on encourage que les fainéants!!
RépondreSupprimerJe compatis réellement car j'ai un fils dans la même situation que toi. Marié avec 2 enfants......toutes les mois depuis 2 ans sont une galère...heureusement pour eux, il y a 3 semaines il a enfin trouvé un emploi et je ne lui souhaite qu'une chose c'est que son contrat soit au bout des 2 mois soit transformé en CDI. Je te souhaite beaucoup de courage et j'espère que comme lui tu trouveras très vite quelque chose. J'ai partagé ton article sur face car je suis tout à fait d'accord avec toi sur tes ressentis vis à vis de pôle emploi. Une arnaque dans toute sa splendeur qui a fait rêver bon nombre de personnes.
RépondreSupprimerCa fait vraiment mal au coeur de lire ton aventure ! c'est triste de te voir dans cette situation alors que tu as envie d'aller de l'avant, que LFM est ton bébé et que tu y bosse à fond... comment peut-on nous enfoncer comme ça quand on veut bosser...?!? en tout cas j'espère que tu vas trouver un p'tit job de 4 mois mais surtout je voulais te dire que tes bijoux sont super et qu'il ne faut pas laisser tomber... je pense que tu es dans la bonne direction pour te faire connaître de plus en plus ! Je te souhaite plein de courage !! !bisous. Virginie
RépondreSupprimerNe perds pas courage !
RépondreSupprimerEt si tu changes de statut ? quitter le statut d'auto-entrepreneur pour celui de la micro-entreprise ? c'est un peu plus contraignant mais en redémarrant ainsi, en cloturant l'auto-entreprise et en créant une nouvelle entreprise, tu peux remonter un dossier auprès de l'anpe en demandant l'ACRE (aide à la création d'entreprise) et cette fois bénéficier pleinement de tes droits au chomage : soit en deux fois soit en soutien mensuel. La différence de la micro-entreprise par rapport à l'auto-entreprise c'est que tu aurais un statut de d'employé non salarié, et pour eux ça fait toute la différence.
Renseigne toi sur ça.
J'ai été pendant un an et demi en micro-entreprise et ce statut n'est pas si différent finalement et permet une vraie reconnaissance de son travail, plus que l'auto-entreprise.
Aujourd'hui je suis en auto-entreprise : je suis tombée enceinte et donc en prévision de mon déménagement dans un autre département, je l'ai créée en parallèle de mon emploi pour qu'à la fin de mon congés maternité je puisse conservée une petite activité, étant contrainte de démissionner de mon emploi à cause de la distance. Mais plus j'y réfléchis et plus je pense basculer vers la micro-entreprise histoire d'avoir une vraie reconnaissance.
En tout cas ne baisse pas les bras, rapproche toi de la chambre de commerce ou de celle de l'artisanat, ou d'une pépinière d'entreprise, ils pourront t'épauler, répondre à tes questions et t'aider à trouver une solution pour t'en sortir.
Bon courage miss et continue, ce que tu fais vaut le coup d'être connu ! ^^
Merci de partager ton expérience. Je suis de tout coeur avec toi et te souhaite bon courage. Lavande
RépondreSupprimerje ne comprends pas du tout ce que pôle emploi vous propose !
RépondreSupprimerJ'ai été l'année dernière au chômage en mai 2011 et j'étais auto-enpreneur depuis 2009. pôle emploi m'a tout de même versé mes prestations durant la période de droit (soit seulement 6 mois!mais c'était déjà çà !) . par contre , je devais leur remettre un document tous les mois indiquant le chiffre déclaré au rsi pour qu'ils enlèvent cette somme à mon ARE mensuel(ce qui n'est pas logique non plus puisque c'est un CA et non pas un bénéfice!) mais bon ! j'ai tout de même touché mon chômage ... essayé de revoir quelqu'un d'autre
bon courage
Étant moi auto-entrepreneur, je ne peux qu'exprimer mon désarroi à la lecture de cet article. je ne sais pas ce qui est le plus effrayant dans ton histoire : le manque de sérieux de pôle emploi ou le gâchis que représenterait l'abandon de ta talentueuse entreprise... bon courage et continue à nous faire rêver !
RépondreSupprimerQuoi qu'il arrive, bon courage. Je vous souhaite de retrouver rapidement un emploi (peu importe lequel, et votre solution) et de pouvoir envisager l'avenir avec plus de sérénité. Et surtout, merci pour vos créations, magnifiques, ne cessez jamais de créer...♥
RépondreSupprimerJe te comprends très bien,j'étais dans la même situation que toi, de ce fait j'ai perdu 4 fois en un an mes droits santé, pas de droits à rien car auto-entrepreneur alors que moi aussi je n'en vivais pas!! Suite à des soucis de santé, depuis un an on m'a diagnostiqué une maladie dite "orpheline", j'ai donc fait une cessation d'activité en février dernier car sinon je perdais mes droits pour ma maladie puisque pour le moment je ne peux plus exercer mon métier d'avant j'étais aide à domicile.Je suis en formation à la maison comme toi et je me forme à diverses techniques seule, en espérant que je pourrais rebondir dans quelques temps car ma petite entreprise était un projet qui me tenait à coeur.Je te souhaite plein de courage!!Je t'embrasse.
RépondreSupprimerC'est exactement ça... Comme toi, je me sent seule...
RépondreSupprimerJe te souhaite bon courage pour toutes ces épreuves, j'ai tenté l'expérience de la micro-entreprise mais je l'ai arrêtée bien vite. On est effectivement souvent mal conseillées, orientées, moi j'avais l'impression de ne rien maîtriser... j'ai partagé ton texte, j'espère effectivement que ça fera du bruit dans les réseaux sociaux...
RépondreSupprimerMême sentiment d'être mal orientée, mal conseillée... je me suis battue pendant deux ans avant ENFIN d'être enregistrée à l'urssaf, heureusement pendant ce temps j'ai eu la présence d'esprit de mettre de côté les cotisations qu’immanquablement ils allaient me réclamer (et ça n'a pas loupé !), crise de l'emploi, oui mais dans toutes ces administrations, y a pas assez de monde !!!!! alors on fait quoi ? il y a 10 ans déjà, une employée de l'ANPE (qui a changé de nom mais a gardé ses incohérences !!) m'avait fortement déconseillé de postuler à une annonce pourtant affichée dans ses locaux !!!!!! Je vous souhaite bon courage, et bonne chance surtout, malgré tout, il faut y croire, les bisounours ont existé un jour !!
RépondreSupprimerJe te suis depuis quelques temps, et quand je lis ça j'ai l'impression que nous sommes dans la même situation. une question m'interpelle, pourquoi n'as tu pas droit au RSA ? Personnellement j'ai choisi la 3eme option, c'est très dur étant donné que comme tu le dis même un travail alimentaire est plus que dur à trouver.Je me dis juste que 4 mois dans une vie c'est court...Je suis de tout coeur avec toi, et espère que LFM va grandir au plus vite et au mieux. Riita Design
RépondreSupprimerBonjour!
RépondreSupprimerJe suis également créatrice de bijoux et ton article m’intéresse beaucoup, je viens de terminer un boulot de vendeuse à mi-temps et je vais percevoir l'ARE.
Je me suis dit qu'il été temps de me lancer avec ma petite marque de bijoux, et j'ai pensé à la couveuse, je ne sais pas si tu connais ce système, je pense que dans ton cas comme dans le mien cela peut être pas mal, tu gardes tes indemnités,la couveuse de donne un numéro de siret et tu peux facturé, des personnes sont la pour te conseillé, cours de marketing, cours de gestion,un comptable, une personne du rsi et de l'inpi pour t'aider, évidemment il y a une contrepartie, il faut leur reversé 10% de ce que tu gagnes (a voir avec la couveuse de ta région cela peut varier).
Et quand tu te sens prête tu peux quitter la couveuse et te lancer.
Voila moi j’attends d'avoir une collection aboutie et je pense envoyé mon dossier pour la couveuse :)
Bise Marine
Je suis aussi auto entrepreneur depuis 2009, j'ai galéré avec Pole emploi, je ne touche plus rien d'eux depuis 1 an, heureusement mon compagnon a un salaire qui permet de payer les factures les plus importantes, et nous nous "démerdons" depuis pour arriver à vivre, nous avons deux enfants, mon CA est nul pendant trois mois janv fév et mars, je touche même pas 200 euros de RSA pour ces périodes là ... mon compagnon travaille à 400km de chez nous, à un second logement à se payer ... bref ...
RépondreSupprimerComme nous en avons déjà parlé,je viens de poster un post similaire sur mon blog mais propre à ma situation qui n'est malheureusement différente de la tienne que par le fait que j'ai déjà dû faire mon choix.Mon sacrifice. Celui qui me peine tant.... Merci de ton soutien
RépondreSupprimerMoi je te dis juste que l'option arrêter Les Folles Marquises est impensable, je te l'interdis! Tu vas trouver une bonne solution, ne t'inquiète pas! Une fois les journées du fait main passées, tu cherches à fond! Arrêter LFM, c'est "comme même" pas possible, c'est ton bébé, et mon neveu alors je dis NON. Sinon tu le regretteras toujours et ce sera invivable! Au pire on a 2 chambres tu sais! On en discutera demain...
RépondreSupprimerJe travaille actuellement sur un projet appelé Groupement de Créateurs... je ne sais pas s'il y en a un dans votre région mais ça peut valoir le coup de vous renseigner (voire de vous en rapprocher) pour voir s'ils ont des solutions à vos questions. Bon courage.
RépondreSupprimerNOn!!!ce n'est pas possible!!meme mohammed merah touchait de l'argent tous les moi alors qu'il ne faisait quasiment rien D:
RépondreSupprimerle plus triste c'est que tout le monde dit que les élections ne vont rien changer à la france.:( je vais essayer d'envoyer cet article à des gens.
Salut Dorothée
RépondreSupprimerJ'ai 27 ans de plus que toi et je suis aussi calaisien. Hélas, je n'ai pas les moyens de t'embaucher comme illustratrice. Mais ton article me fait réagir et je le diffuse auprès de mes clients, d'abord parce que je trouve courageux de parler d'autre chose que du nombril des pipoles sur Internet, ensuite parce que j'apprécie ta façon simple et honnête de raisonner, avec beaucoup de justesse sur ce piège (…). Te dire aussi que c'est Ju, mon fiston, qui m'a transmis ton article, (…)
J'ai donc pour ma part 57 ans et depuis 7 ans, j'ai créé une librairie indépendante à Calais Nord, (…) avec une mise de fonds au départ de 20 000 euros (mes économies). Préalablement j'avais été licencié pour un motif politique. (Officiellement pour manquement à la réserve à ma fonction de directeur qui soi-disant impliquait une obligation de se taire et notamment pour avoir participé à une grève et une manifestation). (…)
Je n'ai pas voulu rester à la maison à vivre aux crochets de ma femme, (…) Je n'ai plus donc droit au RSA, même en cas de faillite. (…) Hé bien je travaille donc à temps plein et je ne gagne pas un seul euro (je ne peux pas me verser de salaire) depuis sept ans. (…) Te dire encore combien je comprends tes élans vers la création et (…) pour parler de ton bébé. Tu ne veux pas que l'on t'arrache ta chair, celle que tu as mise au monde. Tu imagines aussi que je parle de "mes livres", que je les chouchoute... (…) Je paye bien sûr des cotisations et des impôts (contribution locale) qui ne me servent à rien puisque je n'ai pas droit au chômage et aussi je collecte la TVA qu'un certain président de la république vient de faire augmenter. (chut ! pas donner de nom) Je suis en justice depuis 10 ans contre mon ex-employeur et... mon procès est en bonne voie (mais je paye régulièrement un avocat car je suis trop riche pour être aidé). Ceci pour te dire combien je partage tes vues et surtout ta soif de créer et d'inventer…
à suivre
Salut dorothée (suite)
RépondreSupprimerMais permets moi de finir sur une chose, très importante, que sans doute tu as entrevue en jetant ta bouteille à la mer : (…) en réalité, le travail appartient aux travailleurs et il n'est pas une fête, car il est constitué par une dépense d'énergie nerveuse et musculaire, que le travailleur doit d'ailleurs restaurer en mangeant, en se dégourdissant les jambes et en lisant des livres. La dépense est aussi neuronale, ce que tu as parfaitement vu, d'où l'importance de l'art, de la culture, du langage, de l'écriture. De plus en plus de gens sont conscients de la nature profonde du régime économique où nous vivons (la conscience retarde un peu au plan politique, mais ce n'est pas définitif). Et cela bien que beaucoup soient encore influencés par une propagande qui traite les gens conscients "d'extrémistes" (…) les étrangers qu'on accuse d'être voleurs et assassins, (…) les chômeurs qui sont des fainéants assistés. On pointe du doigt la jeunesse ou les salariés privés de revenu, on stigmatise certaines religions et pas d'autres, (…) Mais la seule religion qu'il faut éradiquer de la Terre c'est celle du fric (…) Chaque jour ses fidèles se prosternent au temple qu'on appelle la bourse et (…) prient que les travailleurs ne (…) rejettent pas le catéchisme. (…) Quand je vois cette religion là, celle du fric, moi j'ai envie, Dorothée, d'être furieusement athée.
Bien, je vais terminer là en t'invitant à venir prendre un café un jour à la Mouette, ma librairie, (…) Je te souhaite le meilleur en t'encourageant (…) et j'espère que tu vas vite trouver un truc qui te plait, qui va te permettre de rebondir. "Exporte-toi" si le coeur t'en dis, comme tu dis ou dans notre ville, si tu as la chance d'avoir un salaire pour mettre du beurre dans les épinards, construit en parallèle le projet de tes rêves. Tu as bien fais de pousser ton cri, il est juste.
Je suis amoureux pour ma part de cette ville record de chômage, si décriée et pilonnée par de mauvais bergers. Il y a les mouettes, l'histoire ouvrière, la mer... Si un jour tu la quittes, je suis sûr que tu garderas un accent et, dans ton coeur, quelques images qui t'aideront à vivre, une nuée de goélands pillards autour d'un cornet de frites près de la digue, par exemple... A un de ces quatre, quand tu veux, au 47 rue de Thermes, près du port.
Manuel Tinoco Vilchez
Bonjour Dorothée,
RépondreSupprimerMerci de dire tout haut ce que beaucoup (ceux qui ont compris que le statut d'auto-entrepreneur était juste une arnaque des politiques pour faire baisser le taux de chômage) pensent tout bas.
Je ne suis pas auto-entrepreneur, mais cela m'a traversé l'esprit pour vendre mes créations, pensant faire les choses le plus proprement & légalement possible... Par contre je suis au chômage depuis 6 mois maintenant.
Je vis seule & sans les allocations (qui sont un dû car j'ai cotisé pendant 20 ans & je continue à payer des impôts malgré ma situation) je me retrouverais tout bonnement à la rue, au sens premier du terme.
Ma conseillère Pôle Emploi ne sait que me conseiller, me proposant de passer un sous-diplôme (bien inférieur à mes compétences) dans le cadre d'une VAE.
Je ne veux pas le faire car ce sous-diplôme ne me servira à rien & de plus il coûtera 700€ à Pôle Emploi. Et si je trouve un job avant la fin de la rédaction du mémoire (objet du diplôme), les 700€ auront tout bonnement étaient jetés par la fenêtre.
Alors tu vois (j'abrège...) quels que soient les conseils de Pôle Emploi, ils ne sont jamais dans l'axe & tombent toujours à côté.
Moi non plus je ne dors plus, la peur de perdre mes précieuses allocations si ma conseillère me les supprime pour X ou Y raisons (car je ne sais pas quelles sont les raisons qui peuvent entraîner cette suppression).
Je vais à des rendez-vous qui n'ont rien à voir avec mon profil, de peur qu'on me les supprime si je n'y vais pas.
Je chercher sans trouver et je suis sûre que c'est parce qu'en France, à plus de 40 ans, on considère que l'on est vieux.
Mon expérience avec Pôle Emploi me prouve juste qu'il faut être une menteuse sans scrupules pour ne rien risquer (d'ailleurs pour les entretiens d'embauche, c'est un peu la même chose...).
Voilà quoi.
Désolée de ne pouvoir te remonter le moral ou te donner un job.
Les gens méritants sont de plus en plus rares en France & les recruteurs sont de plus en plus cons. Le port d'oeillères est une spécialité nationale...
Je te souhaite sincèrement de trouver une solution, mais ne les laissent pas gagner en abandonnant ce que tu as créés. C'est difficile, je sais bien...
Ton billet m'a beaucoup touchée. J'espère que tu vas trouver une solution !
RépondreSupprimerPersévère! Essaie de trouver peut être un mi-temps qui te permet de payer les factures le temps que ton auto-entreprise se développe : un projet créatif comme ça, ça prend tu temps, mais si tu persévères, un jour tous ces obstacles seront derrière toi et tu n'auras pas de regrets! Haut les coeurs!
RépondreSupprimerDorothée,
RépondreSupprimerTon message m'a touchée moi-aussi.
Tu as pourtant pour toi d'avoir du talent (mais qui ne te permet pas d'en vivre), des diplômes et une fenêtre ouverte sur la blogosphère.
Des histoires comme la tienne il y en a malheureusement beaucoup.
Le "système" les ignore.
Comment donc on peut en arriver à des situations pareilles ? Absurde !
Je ne peux m'empêcher de penser que toutes les modalités pour toucher telle ou telle alloc ont été établies à la va-vite. C'est pareil pour le statut d'autoentrepreneur. Tout le monde s'est engouffré là-dedans (à ma grande surprise).
Je suis enseignante et "bricole" un peu mais j'ai voulu vendre mes créations en toute légalité et j'ai pour ma part choisi la microentreprise. A cette époque le statut d'autoentrepreneur n'existait pas encore. Il me permet de vendre mes créations, de n'être imposée que sur mes ventes. Pas de cotisations puisque je suis salariée par ailleurs.
C'est je pense le statut idéal, quand on a un autre boulot qu'on n'a pas l'intention de lâcher et que l'activité secondaire ne nous permetre JAMAIS de vivre.
Selon moi le satut d'autoentrepreneur ne vaut que pour une activité qui permet de vivre confortablement.
Soyons lucides (et répandons l'idée autour de nous que)la fabrication de bijoux en polymère de manière artisanale ne fait vivre personne sauf peut-être quelques stars de la polymère qui vendent des colliers à 150 euros, et encore...
Sur ce, je te souhaite bon courage. je n'ai malheureusement pas de solution toute faite pour toi.
Pour ce qui est de ton "exportation", il t'est aussi possible de travailler en télétravail dans le graphisme. Mais il n'est pas toujours facile de percer dans ce domaine.
Donne-nous vite de tes nouvelles.
Moi aussi j'ai eu mon lot de galères...et un moment donné on s'en sort !
RépondreSupprimerJ'espère que ce sera bientôt pour toi !
C'est trop dégeu !!!!!! Peut être que faire le choix de retourner vivre un peu chez tes parents est celui qui me parait le moins terrible et puis comme tu dis ce ne serait que pour un temps ...je dis cela car je suis dans la même situation que toi ..par contre je touche des assedics depuis 4 mois alors je ne comprends pas pourquoi tu n'as pas d'indemnisations ..ou alors mon dossier a été mal traité et ils vont demander un remboursement intégral ( j'en ai les cheveux qui se dressent sur la tête ...)
RépondreSupprimerTu sais la souffrance est de plus en plus grande en FRance et si quelque'un te traite de parasite c'est qu'il est rentier ou complètement débile et formaté par la droite ....
Quand on croit a son idée, quand on porte en soi sa créativité, je crois qu'il faut garder espoir ..accroche toi et comme dit Gordon, un jour on sort de la galère !!!!!!! Bon courage !!!!!!
Chère Dorothée.
RépondreSupprimerAvant tout, saches que je compatis à ta réflexion et fais route commune avec tes idées. je suis, à 44 ans et maman d'une bestiole de 11 ans, au chômage depuis le 1er janvier 2012, après près de 20 ans dans la même boite. je suis polymériste et illustratrice, auteur photographe aussi mais rien de cela ne me permet d'assumer mes charges et d'en vivre. pourtant, je rêve de pouvoir vivre de mon art.... tout comme Manuel dans sa librairie je prône l'art la culture, les mots et le papier...mais j'ai du mal à envisager l'avenir tout comme toi. j'avais un projet "alimentaire" qui prends un tournant des plus incertain, je tente de m'orienter vers des formations de graphiste illustrateur aussi mais dans ma petit ville du sud où le chômage fait aussi rage, on trouve très peu d'ouverture dans ces domaines là...
Rien n'est évident, rien n'est gagné, mais je suis sure d'une chose, notre art vaut la peine qu'on se batte pour lui.
la solution de la micro entreprise parait bonne en effet, en tout cas meilleure que celle d'auto-entrepreneur mais cela ne va pas t'aider à améliorer tes fins de mois. je ne connais pas ta ville mais pourtant ne pas ouvrir une (petite) boutique ou tenter de travailler avec d'autres créateurs pour ouvrir une boutique de créateurs. lieu où à plusieurs vous pourriez assumer de faibles charges tout en tentant de créer des évènements autour de votre art et d'ainsi, pouvoir peut être, vivre... simplement certes mais vivre... enfin!
je sais que les mots sont aisés à courir sur l'écran et que les actes sont aujourd'hui (compte tenu du système) bien plus durs à mettre en œuvre... mais je vois, au travers de tes mots et de tes créations, combien tu es un être positif et qui sait relever des défis... il n'y a qu'à voir ta constance dans tes projets artistiques... Alors pourquoi ne pas tenter ce rassemblement d'artistes créateurs...
songes y et tentes ce nouveau concept... avec un corner "thé" pour quand je viendrai te voir... ;-)
une très bonne continuation à toi jolie marquise...
Marie
Mon dieu je suis ce blog depuis un bon moment maintenant mais j'étais passée à côté de cet article. J'ai envie de pleurer tellement je me retrouve dans ce texte. Je suis dans la même situation sauf que je suis en plus arrivée en fin de droit. Plus rien à perdre au moins mais rien qui rentre non plus du coup. Et les activités créatives sont si mal perçues par les gens qui ne connaissent p as. J'entends que je "crayonne" toute la journée, entre autres gentillesse...ça fait un peu de bien de lire tout ça, surtout connaissant la suite plutôt heureuse du devenir des Folles Marquises. Ca donne de l'espoir! En tous cas merci de partager votre parcours et expériences diverses, c'est toujours bon à prendre dans cette société où on se fait balader d'organisme en organisme et où il faut rentrer dans des cases sous peine d'être rejeté de partout! Belle continuation surtout!
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