Pendant mes dernières vacances, en me promenant à Cotignac, magnifique village du Var où j’ai passé les plus beaux étés de mon enfance,
j’ai trouvé dans une boîte à livres l’ouvrage Plus jamais débordé, de Tony Crabbe. C’est le genre de livre que j’apprécie entre deux romans : simple, efficace, rempli d’exemples et de conseils concrets pour sortir d’une impasse.
Et c’est exactement le livre dont j’avais besoin en ce moment.La réflexion de l’auteur va bien au-delà de ce que promet le titre. Il y a cette phrase au début du livre :
« Pour réussir dans un monde de surabondance, produire davantage ne sert à rien ; mieux vaut chercher à produire un impact. » En lisant cette phrase j’ai eu une illumination.
Cela rejoint le questionnement de fond que j’ai depuis des mois, voire des années, sur mon activité. J’ai l’impression d’avoir produit des bijoux jusqu’à l’écœurement (malgré ma capacité de production relativement limitée). Il me reste beaucoup de stock et je n’ai plus du tout envie de produire davantage. Cela ne correspond tout simplement pas à mes valeurs.
Aujourd’hui je consacre mon temps et mon énergie à la sculpture, mais
je suis encore enfermée dans une logique productiviste ; je veux faire des séries, je veux proposer à mes clients des œuvres abordables (Et je suis sans cesse en train de me reprocher de n’être pas assez productive),
mais je ne m’y retrouve pas.Je suis en train de réaliser que si je veux vivre de mon art, une rupture est inévitable. Je préfère passer deux mois sur une œuvre qui a du sens pour moi, que seule moi peut réaliser, plutôt qu’un an à fabriquer dix mille bijoux que n’importe qui peut faire.
L’art prend du temps ; forcément, cela a un coût. Je dois accepter ce temps du projet, et éliminer les dernières traces de culpabilité de ma vie.
Je vous invite à aller voir mon portfolio mis à jour sur le site, avec mes dernières sculptures, qui, oui, m'ont demandé beaucoup de temps.Enfin, je participe bientôt à
la manifestation Art Aux Caps qui aura lieu à Tardinghen dans un lieu magique, si vous êtes dans le Nord de la France le week-end des 7 et 8 octobre, passez me voir. Je vous en parlerai plus en détails prochainement.
Bises,
Dorothée.
