mercredi 31 mai 2023

Des pendentifs décorés au pochoir - travail en cours

Aujourd'hui je vous parle de mon processus créatif. De l'idée initiale à l'aboutissement, la gestation d’un projet est plus ou moins longue. Dans ce cas précis, tout a commencé fin 2020. 

Mon idée était d'utiliser la découpe laser pour fabriquer des pièces uniques, alors qu'auparavant j'utilisais le laser pour découper des pièces en série. Par ailleurs je voulais donner enfin sa place à la couleur, et expérimenter avec la technique du pochoir. Tout cela pour donner de véritable petites oeuvres à porter.

Début 2021, j'ai découpé les formes à peindre en médium et les pochoirs en papier épais, puis je suis passée à autre chose et j’ai tout oublié dans un coin de l’atelier (c'est le problème quand on a trop d'idées et qu'on est impatient de toutes les essayer).

Retour dans le présent. Dimanche dernier je suis allée à l'atelier pour peindre une petite étagère en métal. La peinture en bombe c'est contraignant (il faut ventiler, se protéger soi : masque indispensable, et protéger l'espace de travail) donc j'en fais de manière ponctuelle, quand je suis seule dans le bâtiment. En l'occurrence, cela faisait six mois que je n'avais pas utilisé mes bombes.

En préparant mon matériel, je me suis rappelé ces pendentifs et me suis dit que c'était l'occasion ou jamais de les terminer (boucler mes projets inachevés est l'une de mes missions cette année).
Aux premiers pochoirs se sont ajoutés entretemps de nouveaux micro-pochoirs de motifs, ce qui a permis d'enrichir le projet avec des trames, et de travailler davantage le verso des pendentifs.
Dernière chose qui m'a motivée : je me suis offert le mois dernier une bombe de peinture rose fluo. :D

En tout il y a 9 pendentifs. Je suis très contente de six pièces, et prévois d'en retravailler trois. Ensuite je devrai les vernir, et trouver le montage parfait. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

Ces pendentifs à la croisée de l'art et du bijou seront en vente en fin d'année sur mon site.





lundi 15 mai 2023

Une biographie, ébauche

J’ai commencé par demander à Perplexity de rédiger ma biographie (que je dois rédiger pour mon site mais suis incapable d’écrire depuis des mois, par manque de motivation), ou plutôt mes biographies, car j’ai demandé à l’AI une biographie rédigée à la façon d’Hemingway, une à la façon de Neil Gaiman, etc. Le résultat était intéressant, mais frustrant, car il manquait l’essentiel (une âme ?), et au final j’ai décidé de prendre les choses en main et d’écrire ma biographie moi-même (je me suis rappelé que quelqu’un que j’aime m’a dit autrefois que j’avais un talent pour l’écriture), à l’ancienne (sur un ordinateur quand même). Peut-être aussi que ma lecture en cours d’un recueil de nouvelles de Murakami m’a donné envie d’insuffler de l’humour dans ma biographie et redonné de l’attrait à cet exercice.

Dorothée Vantorre est une artiste française née en 1981 à Calais, France. Passionnée depuis l'enfance par la création, le dessin et le modelage, dès l’âge de six ans elle écume les salons de créateurs avec sa maman pour vendre ses premières créations (le droit du travail était différent à l’époque, ou plus facilement ignoré). Elle est l’artiste de la classe du primaire au collège.

Enfant, Dorothée lit au petit-déjeuner les revues médicales de son père médecin, ce qui explique peut-être sa fascination malsaine pour les maladies étranges et pour les parasites. Après les traditionnels escargots en pâte à modeler, d’usage à la maternelle, Dorothée poursuit le modelage en réalisant un modèle anatomique à opérer et une mâchoire pour s’exercer à soigner des caries. Elle aurait pu devenir chirurgienne ou serial killeuse, mais heureusement pour l’humanité, elle choisit de devenir artiste.

Au lycée, une expérience déroutante avec l’option arts plastiques lui laisse une impression mitigée, et elle finit par passer plus de temps dans sa chambre à assouvir sa boulimie de lecture qu’à aller en cours. Malgré son manque d’assiduité, elle obtient le baccalauréat du premier coup, ce qui lui permet de s’envoler vers d’autres contrées.

Revenue à de meilleurs sentiments vis-à-vis de l’instruction, Dorothée suit des études d'histoire de l'art et d'architecture à Lille et à Rome, et vit par la suite à Madrid et à Bruxelles. Elle apprend l’italien et l’espagnol, mais pas le flamand (langue de ses ancêtres), à son grand regret. Peut-être un jour ?

Son diplôme d'architecte obtenu, elle travaille brièvement dans une agence d'architecture calaisienne, ce qui lui permet de se rendre compte que le salariat ET le milieu du bâtiment ne sont pas du tout son truc finalement.

Elle décide donc de se consacrer entièrement à la création à partir de 2011, et écrit un livre : "Monstres et Figurines en pâte polymère", pour permettre aux débutants d’apprendre le modelage. Écrire, surtout dans le domaine des loisirs créatifs, ça ne nourrit pas son homme, et encore moins sa femme, mais l’écriture de ce livre lui permet de jeter les bases de son travail actuel, avec la première apparition de personnages dans son travail. "Monstres et Figurines en pâte polymère" est épuisé, réédité, et aujourd’hui vous pouvez peut-être le trouver d’occasion.

En 2012, Dorothée fonde l’association Made in Calais aux côtés de trois autres créatrices calaisiennes, afin de promouvoir les professionnels de la création et de l’artisanat locaux, et organise les années suivantes de nombreux évènements dans divers endroits de Calais. Cette expérience lui permet de faire de belles rencontres. C’est aussi en 2012 que les personnages de Dorothée évoluent et que naissent ses premières créatures plus élaborées, annonciatrices de son univers à venir, étrange et poétique.

Filant vers le déni (et le burn out), en 2013, Dorothée (qui ne porte pas de bijoux et ne s’intéresse pas trop trop à la mode) fonde en toute logique une marque de bijoux : Les Folles Marquises, pour laquelle elle imagine, dessine et fabrique divers types de bijoux, dans un premier temps en pâte polymère, puis en bois et acrylique, avec la technique de la gravure laser. Ceci dans le but de monopoliser son temps afin de l’empêcher de donner libre cours à sa folie créative.

Dorothée s’éclate néanmoins à imaginer des centaines de prototypes de bijoux (quand elle a une idée à la con, elle va jusqu’au bout du bout) mais déteste fabriquer en série et démarcher les boutiques, donc sa clientèle, bien qu’internationale, reste assez confidentielle, et ses points de vente plutôt rares (mais incluent néanmoins les chics boutiques calaisiennes du Dragon et La jolie tribu, et au fil des années des contacts en Espagne, Nouvelle Calédonie, Canada et Belgique).

Malgré tous les efforts de Dorothée pour consacrer le moins de temps possible à sa vraie vocation, ses sculptures sont repérées en 2013 par l’éditrice Barbara Canepa, qui lui propose de participer à une exposition collective, aux côtés de ses idoles (Benjamin Lacombe, Isabelle Mazzanti, Sefora Pons, Clément Lefèvre, Amélie Fléchais, Camilla d’Errico, Marietta Ren…). L’exposition rendant hommage à la bande dessinée End, éditée aux éditions Métamorphoses, a lieu en 2014 dans la galerie parisienne Arludik.

En 2017, l’association Made in Calais, qui s’est bâti une réputation de sérieux et d’exigence en quelques années, investit, grâce au soutien de la ville de Calais, des ateliers dans l’ancienne école d’art de la ville. Le bâtiment, renommé Anima, abrite diverses associations se côtoyant dans une effervescence permanente. Dorothée y installe son atelier de bijouterie. S’enfonçant dans la connerie le déni, elle crée même une deuxième marque de bijoux, S.U.M.S.

A partir de 2019, vivant entre Calais et Bruxelles, Dorothée, perpétuellement frustrée et malheureuse, commence enfin à se poser les bonnes questions et à donner la priorité à l’art. Quatre de ses sculptures sont retenues pour l’exposition collective Dentelle Etc. (montée par M-H Ledoux) à la Cité de la Dentelle et de la Mode de Calais.

En 2020, ce changement de voie est accéléré par le confinement et le fait de ne plus pouvoir accéder à son atelier bijoux (bijoux qui par ailleurs ne se vendent plus du tout). La première moitié de l'année est très productive, l’aspect financier étant retiré pour un temps de l’équation, Dorothée peut passer du temps à dessiner, modeler et développer son style, sans culpabiliser. Les sculptures de Dorothée commencent à être remarquées et publiées dans plusieurs revues internationales.

En parallèle, épuisée de lutter contre l’adversité, elle quitte son compagnon et son bel atelier de sculpture bruxellois. Le retour est rude : il faut faire tenir deux ateliers dans 14m², et comme prévu il devient impossible d’y travailler.

La deuxième moitié de 2020 est de toute façon désastreuse : suite à plusieurs drames personnels, il est difficile pour Dorothée de retourner à l’art. Cela se fera peu à peu, notamment grâce à un projet d’une œuvre par jour pendant un an (en vrai : 1 œuvre par mois pendant 10 mois et tout le reste en mode intensif les deux derniers mois), aux vertus réparatrices : une série de couverts colorés décorés aux marqueurs Posca. Cela lui vaudra d’être repérée par la marque japonaise et de collaborer avec elle sur plusieurs projets.

En 2021 Dorothée transmet définitivement le flambeau de Made in Calais à une nouvelle équipe, afin de se consacrer pleinement à sa carrière artistique. Depuis 2022, Dorothée se consacre à la sculpture, même si elle continue à vendre ses bijoux dans le monde entier sur son site internet.

Les créatures de Dorothée Vantorre sont inspirées par la nature : animaux, plantes et maladies étranges, et représentent des êtres hybrides, qui pourraient être issus de mutations suite à une catastrophe écologique dans un futur proche ou lointain.

Ses sculptures sont principalement en pâte polymère, mais elle aime expérimenter avec différents matériaux : laine feutrée, bois, papier mâché, plâtre…, et techniques : marqueurs, peinture, pochoir, crayons de couleur…

Il a fallu à Dorothée changer complètement de point de vue sur elle, sur la vie et sur l’art afin de pouvoir commencer à s’épanouir en tant qu’être humain et artiste. La souffrance a parfois été telle que la seule alternative était changer ou mourir. Le changement a été long, douloureux, mais il était vital.

Dorothée a enfin compris que l’art ne doit pas être une souffrance : sa vocation première est de procurer du plaisir à l’artiste qui le réalise (point de vue entièrement subjectif développé au gré de ses lectures et de ses expériences). Qu’un échec, c’est juste une expérience, et que la prochaine fois on fera mieux. Ah et aussi, depuis qu’elle a arrêté de s’identifier à son art, ça va beaucoup mieux.

Lectures :
: Libérez votre créativité de Julia Cameron
Big Magic d’Elizabeth Gilbert

Films :
Annihilation
Clips de Bjork

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