Pour changer des bijoux et figurines, voici un petit texte que j'ai écrit l'année dernière, et dont j'ai sans cesse repoussé la publication. Mais vu que le dernier volet de la sage Twilight est sorti hier au cinéma, je me suis dit que c'était maintenant ou jamais ! Alors oui, il s'agit bien d'une parodie de Twilight (y compris le style Harlequin...). Elle aurait du être publiée sur mon autre blog, mais j'ai décidé d'arrêter de me disperser : un blog, c'est déjà bien assez de travail ! Sans compter que je gère désormais celui de Made in Calais...
Bonne lecture ! N'hésitez pas à me donner votre avis.
* * *
Je l'avais rencontré dans un bar où j'allais parfois prendre un verre le soir. Il était accoudé au comptoir quand je suis entrée. Il regardait la porte, comme s'il savait que quelqu'un allait arriver. Je fis un pas à l’intérieur. Il me fixa d’un regard riche d'expérience, que contredisait son apparence juvénile. Il était beau, beaucoup plus beau que tous les hommes que j'avais rencontrés jusqu'alors, même si sa peau était vraiment très pâle. On voyait tout de suite que ses vêtements à la coupe impeccable avaient coûté très cher, d'autant plus cher que leur luxe était discret.
Lorsqu’il m’invita à prendre un verre en sa compagnie, je fus incapable de refuser, quasi hypnotisée. « Edouard », annonça-t-il en me tendant la main. Au contact de sa peau froide, un frisson me parcourut l’échine. Nous commençâmes à parler, de tout, de rien, sans plus pouvoir nous arrêter.
Ce soir-là, Edouard s’absenta un instant pour téléphoner. Hubert, le barman, un vieux copain, s’approcha et me dit à voix basse : "Méfie-toi de cet homme, Isabella, tu ne le connais pas."
Edouard revint peu après en s'excusant : "Le travail…" et transperça Hubert de ses yeux brillants, comme pour le mettre en garde. Il est indéniable qu'Edouard avait un côté inquiétant, froid, mais inexplicablement, je lui vouais déjà, sans le connaitre, une totale confiance. J'étais stupidement en train de tomber amoureuse.
Nous parlâmes ce soir-là jusqu'à la fermeture du bar, sans voir l'heure tourner. Hubert nous accompagna à porte et la verrouilla derrière nous, l’air inquiet. Edouard refusa mon invitation à prendre un dernier verre chez moi, à contrecœur visiblement, me trouva un taxi, et me souhaita bonne nuit en m'embrassant sur la joue. Ses lèvres étaient glacées.
Après cette soirée, nous nous revîmes souvent. Uniquement la nuit. La faute, disait-il, à ses horaires chargés. Etrangement, malgré la fréquence de nos rencontres, jamais il ne m'invitait à dîner. Et jamais je ne le voyais boire une goutte, d'alcool ou autre. Au début, je n'y avais pas prêté attention, mais rapidement je saisis son manège : quand j'arrivais, il venait toujours de finir son verre, ou bien il était toujours sur le point d'en commander un. Il donnait le change. Mais pourquoi ?
A chaque rencontre, je lisais le désir dans les yeux d’Edouard, un désir réciproque, si intense qu'il me faisait vaciller, mais jamais il n'essayait ni de me toucher ni de m'embrasser. Ce désir était pourtant réciproque. J'avais remarqué qu'Edouard était souvent préoccupé, mais j’ignorais ce qui pouvait lui peser ainsi. Certains soirs, lorsqu’il semblait particulièrement soucieux, il semblait sur le point de me dire quelque chose, mais se ravisait.
Un soir, après quelques semaines de cette relation étrange, intense mais platonique, et à mon grand étonnement, après avoir refusé tant de fois de venir chez moi, il m'invita chez lui. Son appartement, situé dans l'un des plus beaux quartiers de la ville, était immense, et jouissait d'une vue incroyable. C'était une nuit magnifique.
Après une discussion légère, quelques instants fort agréables comme toujours, il plissa le front et reprit un air soucieux. Depuis quelques temps je pensais avoir compris son secret, et cette fois, j'insistai pour savoir ce qu'il avait sur le cœur. Il finit par céder. De sa voix douce et calme, il commença : "Isabella, avant que notre relation n'aille plus loin, il faut que tu saches quelque chose sur moi. J'aurais du te le dire dès le départ, mais je craignais trop de t'effrayer et de te perdre. " Il fit une longue pause. Sans un mot, j'attendis sa révélation. "Tu ne me verras plus de la même façon après ce que je vais te dire, mais il est temps que tu saches que je suis -
- Ne dis rien, Edouard, je sais tout, tu es un vampire ! Mais je t’aime ! Embrasse-moi, mord-moi, s'il te plaît ! Fais de moi ta semblable et nous nous aimerons pour l’éternité !
- Mais enfin Isabella, tu dis n'importe quoi : les vampires n'existent pas ! Je voulais te parler de mon métier : je suis trader !
Choquée, surprise, je bafouillai : "Mais, mais, mais... tu es un monstre !"
Je m'enfuis alors dans la nuit et ne le revis plus jamais. Aujourd'hui encore, je repense avec des frissons à la créature maléfique que j'ai côtoyée à cette époque, en me disant que l'univers engendre parfois des créatures bien étranges.
Sympa cette nouvelle à chute! ^^
RépondreSupprimerJe ne connais pas bien le métier de trader, alors j'ai du mal à comprendre comment le considérer comme un monstre. Peut-être qu'avec un autre métier ou une autre activité...
Mais le principe est très drôle! ^^