L'année dernière, j'ai obtenu un prêt d'honneur suite à la création de mon entreprise, et hier soir avait lieu la cérémonie de remise des diplômes, avec petite intervention devant les officiels, etc.
Cela venait clôturer en beauté la première année d'activité de mon entreprise.
En effet, il y a tout juste un an, je créais mon entreprise, Les folles Marquises, sous sa forme actuelle, mais le chemin pour arriver jusque-là a été long !
Je vais tenter ici de résumer mon parcours jusqu'à aujourd'hui, en espérant que cela pourra aider de futurs créateurs d'entreprise parmi vous, ou répondre aux questions que vous vous posez (à mon sujet ou au vôtre !).
En effet, il y a tout juste un an, je créais mon entreprise, Les folles Marquises, sous sa forme actuelle, mais le chemin pour arriver jusque-là a été long !
Je vais tenter ici de résumer mon parcours jusqu'à aujourd'hui, en espérant que cela pourra aider de futurs créateurs d'entreprise parmi vous, ou répondre aux questions que vous vous posez (à mon sujet ou au vôtre !).
Hier soir avec mon amie Jeanne, créatrice des bijoux Dissident Sheep,
et nos diplômes délivrés par Initiative Calaisis
2011
Depuis des mois, je mûrissais la décision de quitter mon travail d'architecte. En effet, après m'être entêtée à mener à bien mes études, obtenir mon diplôme d'architecte, puis à trouver un travail dans une agence, j'ai fini par me rendre compte que :
1) Je n'étais pas assez passionnée par l'architecture. Or, si on veut réussir dans un domaine, il faut lui appartenir corps et âme !
2) Je détestais travailler pour quelqu'un et obéir aux ordres.
Au fil des mois, ce travail s'était mis à peser si lourd que j'ai frôlé la dépression, je pleurais tous les soirs en rentrant du bureau, j'étais devenue incapable de faire mon travail correctement... Bref, le lundi 2 janvier 2011 (à 10h17), j'ai respiré un grand coup et poussé la porte du bureau de ma patronne pour lui annoncer mon intention de partir. En dix-neuf mois passés dans l'agence, c'était la première fois que j'étais aussi sûre de moi.
Par bonheur, ma patronne a accepté tout de suite la rupture conventionnelle. En sortant de son bureau, j'avais retrouvé mon sourire perdu depuis des mois, et j'étais fière d'avoir osé me confronter à cette femme de tête. C'était une petite victoire qui m'a aidé à reprendre confiance en moi. Mes dernières semaines dans l'agence ont été longues, mais à nouveau je voyais la vie en rose. Pour l'anecdote, le dernier projet sur lequel j'ai travaillé est un crématorium...
Par bonheur, ma patronne a accepté tout de suite la rupture conventionnelle. En sortant de son bureau, j'avais retrouvé mon sourire perdu depuis des mois, et j'étais fière d'avoir osé me confronter à cette femme de tête. C'était une petite victoire qui m'a aidé à reprendre confiance en moi. Mes dernières semaines dans l'agence ont été longues, mais à nouveau je voyais la vie en rose. Pour l'anecdote, le dernier projet sur lequel j'ai travaillé est un crématorium...
Bien entendu, tout le monde m'a prise pour une folle de renoncer à un CDI plutôt bien payé. Mais pour la première fois de ma vie, j'avais décidé de n'écouter que moi !
Je n'avais pas d'idées très précises quant à l'avenir, mais j'allais avoir trente ans, on n'a qu'une vie, et j'avais décidé de ne pas la gâcher en faisant quelque chose que je n'aime pas !
Je n'avais pas d'idées très précises quant à l'avenir, mais j'allais avoir trente ans, on n'a qu'une vie, et j'avais décidé de ne pas la gâcher en faisant quelque chose que je n'aime pas !
Mars 2011-Mai 2012
Je suis auto-entrepreneur. Je m’étais lancée alors
que j’étais encore salariée, hop, en cinq minutes sur internet, juste pour donner un aspect légal à ce qui était un loisir depuis des années, mais sans vraiment savoir ce qu'était une entreprise. Je cherchais en parallèle et sans grande conviction un travail dans le graphisme.
Peu à peu, ne trouvant pas de travail, j'ai commencé à réfléchir : si créer était ma passion,
pourquoi ne pas essayer d'en faire un métier ? C'était un pari, car depuis toujours on
me serinait qu'un métier créatif n'est pas un vrai métier, que c'est
impossible d'en vivre. Je n'ai même pas pu passer le bac arts appliqués que je convoitais (au lycée, je me laissais mollement porter par les évènements).
J'ai donc arrêté de chercher un hypothétique job dans cette ville sinistrée, et j'ai décidé de me lancer à fond dans mon projet. Mais, à part améliorer mon savoir-faire, je n'ai jamais vraiment réussi à développer mon activité, car, même si on en porte le titre, on ne devient pas entrepreneur par magie avec un clic sur internet.
Je ne me posais pas les bonnes questions : que vendre, à qui, où, comment ? Ni même des questions aussi cruciales que : qui suis-je et qu'est-ce que je veux vraiment ?
A cette époque, j'ai quand même accompli un vieux rêve : écrire un livre sur la pâte polymère (qui est sorti un an et demi après, quand même...).
J'ai donc arrêté de chercher un hypothétique job dans cette ville sinistrée, et j'ai décidé de me lancer à fond dans mon projet. Mais, à part améliorer mon savoir-faire, je n'ai jamais vraiment réussi à développer mon activité, car, même si on en porte le titre, on ne devient pas entrepreneur par magie avec un clic sur internet.
Je ne me posais pas les bonnes questions : que vendre, à qui, où, comment ? Ni même des questions aussi cruciales que : qui suis-je et qu'est-ce que je veux vraiment ?
A cette époque, j'ai quand même accompli un vieux rêve : écrire un livre sur la pâte polymère (qui est sorti un an et demi après, quand même...).
Rapidement, j'ai frôlé de gros ennuis financiers, car un statut d'autoentrepreneur, même avec zéro revenu, est incompatible avec un statut de demandeur d'emploi et donc une indemnisation par Pôle Emploi. Soit j'arrêtais tout et j'avais des aides et je pouvais continuer à vivre en "passant mes journées devant la télé", soit je devais trouver un job à côté (mission impossible à Calais) et donc renoncer à mon projet. La situation paraissait inextricable, et j'ai fini par exposer mon problème dans cet article, ce qui m'a permis de recevoir de nombreux conseils de créateurs d'entreprise. C’est comme cela que j’ai découvert qu’il existait des organismes pour aider les jeunes
créateurs d’entreprise, comme la BGE, les couveuses d'entreprises, etc. Enfin, une lueur d'espoir ! Je suis tellement reconnaissante envers une entrepreneuse de Boulogne sur Mer qui a pris le temps de tout m'expliquer au téléphone.
Et bon sang, je m'en veux tellement de m'être lancée tête baissée dans un projet déjà pas facile, sans chercher aucune aide. J'ai perdu un an, je suis passée à côté de l'ACCRE, j'ai failli perdre mes indemnités Pôle Emploi durement acquises.
N'écoutez jamais les gens qui vous disent de vous inscrire au plus vite (j'ai déjà entendu ça lors d'une conférence sur la création d'entreprise, c'est honteux !), une entreprise, c'est un engagement lourd, ça se mûrit, ça s'étudie. Ça devient votre vie, que vous le vouliez ou non (Et il vaut mieux le vouloir, sinon vous allez être TRES malheureux !).
Si vous avez un projet, mettez toutes les chances de votre côté : faites-vous accompagner !
Et bon sang, je m'en veux tellement de m'être lancée tête baissée dans un projet déjà pas facile, sans chercher aucune aide. J'ai perdu un an, je suis passée à côté de l'ACCRE, j'ai failli perdre mes indemnités Pôle Emploi durement acquises.
N'écoutez jamais les gens qui vous disent de vous inscrire au plus vite (j'ai déjà entendu ça lors d'une conférence sur la création d'entreprise, c'est honteux !), une entreprise, c'est un engagement lourd, ça se mûrit, ça s'étudie. Ça devient votre vie, que vous le vouliez ou non (Et il vaut mieux le vouloir, sinon vous allez être TRES malheureux !).
Si vous avez un projet, mettez toutes les chances de votre côté : faites-vous accompagner !
Mai-juin 2012
J'ai contacté la BGE et la Couveuse Littoral Opale pour leur exposer mon projet et mes difficultés, et j'ai rencontré les personnes ultra-compétentes qui allaient m'accompagner tout au long de l'aventure.
Parallèlement à mes démarches pour être aidée, en mai a eu lieu le tout premier salon de créateur organisée par ce qui deviendra Made in Calais (et le premier évènement de ce type à Calais). Mes bijoux ont eu beaucoup de succès, ce qui a contribué à me donner confiance en moi et en mon projet (surtout après des années de marchés de Noël et de marchés d'artisans déprimants à se pendre...).
Juin 2012
J'ai suivi une formation intensive d'une semaine dispensée par la BGE : "Devenir chef d'entreprise". Cela m'a appris beaucoup de choses et permis de rencontrer d'autres futurs entrepreneurs.
J'ai aussi mis fin à mon statut d’autoentrepreneur (il faut être sans statut pour entrer en
couveuse).
Juillet 2012 - mars 2013 : La Couveuse Littoral Opale
La couveuse est une association qui aide les porteurs de projet à tester leur idée grandeur nature sans prendre les risques liés à la création d'une entreprise. Il y a des couveuses un peu partout en France, chacune a un mode de fonctionnement spécifique.
La couveuse de Calais a une capacité de douze à quinze entrepreneurs à l'essai. La durée d'incubation va de un mois à un an. En sortant de couveuse, on peut choisir de créer son entreprise, ou au contraire, si le test n'a pas été concluant, décider de ne rien entreprendre.
Avec la couveuse de Calais, tout le chiffre d'affaires généré est bloqué jusqu'à la sortie de couveuse, mais les charges de fonctionnement sont remboursées au couvé tous les mois. A la sortie, environ 50 % de l'argent restant, le bénéfice, est reversé au couvé, le reste servant à couvrir les frais de la couveuse : comptable, assurance, etc.
Une chose essentielle à savoir : le chiffre d'affaires étant bloqué, il faut absolument avoir de quoi vivre pendant la durée du séjour en couveuse. De mon côté, j'ai pu bénéficier de la fin de mon allocation de retour à l'emploi presque jusqu'à ma sortie de couveuse.
Après le montage de mon dossier avec l'aide de la BGE, je suis passée devant une commission de professionnels (incluant banquier et assureur) pour expliquer mon projet, insister sur ce que pouvait m'apporter la couveuse, et montrer mes produits. Le jury a été séduit par mon projet.
Une chose essentielle à savoir : le chiffre d'affaires étant bloqué, il faut absolument avoir de quoi vivre pendant la durée du séjour en couveuse. De mon côté, j'ai pu bénéficier de la fin de mon allocation de retour à l'emploi presque jusqu'à ma sortie de couveuse.
Après le montage de mon dossier avec l'aide de la BGE, je suis passée devant une commission de professionnels (incluant banquier et assureur) pour expliquer mon projet, insister sur ce que pouvait m'apporter la couveuse, et montrer mes produits. Le jury a été séduit par mon projet.
En couveuse, j'ai bénéficié d'un accompagnement personnalisé avec une conseillère au top : Élodie Muys, dynamique, efficace, disponible, et super sympa ! Je la voyais en entretien individuel entre une à deux heures par semaine, et pouvais aussi lui téléphoner en cas de problème ou pour des questions urgentes.
La couveuse, ce sont aussi des ateliers mensuels sur différents thèmes : les tarifs, les assurances, la banque, la communication..., et un petit-déjeuner mensuel avec tous les porteurs de projet, qui permet de mieux se connaître et d'échanger sur l'avancement de nos projets.
Techniquement : j'utilisais le numéro SIRET de la couveuse, je bénéficiais de leur assurance, des services de la comptable, etc.
La couveuse, ce sont aussi des ateliers mensuels sur différents thèmes : les tarifs, les assurances, la banque, la communication..., et un petit-déjeuner mensuel avec tous les porteurs de projet, qui permet de mieux se connaître et d'échanger sur l'avancement de nos projets.
Techniquement : j'utilisais le numéro SIRET de la couveuse, je bénéficiais de leur assurance, des services de la comptable, etc.
Grâce à ce programme de choc, j’ai acquis des réflexes et automatismes indispensables à la
gestion d’une entreprise, j’ai appris à valoriser mes produits, fixer mes tarifs, rédiger des
conditions générales de vente, établir devis et factures, garder la trace de tous mes
achats, etc. Et surtout, j’ai appris à me considérer comme une véritable chef d’entreprise !
J'ai été tellement convaincue par l'expérience que je n'arrête pas d'en parler autour de moi, du coup plusieurs de mes amis créateurs ont décidé d'entrer en couveuse eux aussi. Je leur souhaite une réussite maximale !
J'ai été tellement convaincue par l'expérience que je n'arrête pas d'en parler autour de moi, du coup plusieurs de mes amis créateurs ont décidé d'entrer en couveuse eux aussi. Je leur souhaite une réussite maximale !
Je suis sortie de la couveuse après neuf mois (chiffre symbolique...) car j'avais atteint la limite de chiffre d'affaire. Je n'ai pas hésité un instant à créer mon entreprise immédiatement.
Avril 2013
Après de nombreuses démarches administratives, j'ai créé mon entreprise Les folles Marquises sous la forme d'une entreprise individuelle, avec un régime micro-social qui me permet d'avoir une comptabilité simplifiée et des cotisations proportionnelles à mon chiffre d'affaires (comme pour une auto-entreprise). Il sera temps ensuite d'envisager un changement de statut.
Je suis inscrite à la fois à la Chambre des
Métiers et de l'Artisanat et à la Chambre de Commerce et de l'Industrie de Calais, et je suis toujours accompagnée par Fabien Oudart, mon dynamique conseiller à la BGE.
25 juin 2013 : le prêt d'honneur Initiatives Calaisis
Après plusieurs rendez-vous avec l'efficace Jean-Michel Lemaire d'Initiatives Calaisis pour le montage de mon dossier, je suis passée devant la commission d'attribution de prêt d'honneur (le jour de mon anniversaire !). L'enjeu est de taille : j'ai fait une demande de prêt de 6000 € pour l'achat de matériel (ordinateur, appareil photo, logiciels, etc), et une subvention DRAC de 2000 € est aussi en jeu.
Lorsque je suis entrée dans la salle, le jury a entonné "Joyeux anniversaire !" :D Après avoir présenté mon projet et répondu aux questions de l'impressionnant comité composé d'une quinzaine de professionnels : banquiers, assureurs, comptables, président d'Initiative Calaisis, etc., le verdict tombe dans la journée : mon projet a convaincu le jury, je vais pouvoir bénéficier d'un prêt d'honneur, à 0 %, remboursable sur trois ans. Une aide précieuse, et aussi une reconnaissance gratifiante par des professionnels de mon activité plutôt hors-normes.
Avril à décembre 2013
Les neuf premiers mois de mon activité se passent à merveille. La réalité rattrape mes rêves : je commence à pouvoir vivre de mon travail.
En mai, je suis allée à Paris pour le salon Pop Up et la Foire de Paris, et ça a très bien marché. J'ai eu la chance de rencontrer la créatrice Natacha Plano que j'admire beaucoup et qui m'a fait beaucoup réfléchir au devenir de mon entreprise.
Le bilan à la fin de l'année : mon chiffre d'affaires a été légèrement supérieur à mon
prévisionnel, même si les fêtes ne se sont pas passées pas aussi bien que je
l'espérais.
En effet, en 2013, j'ai aussi testé mes limites : j'ai voulu faire trop de choses et multiplié les casquettes, au détriment de mon activité de créatrice, et j'ai fini l'année sur les rotules. Ateliers, démonstrations, vie associative... Tout ça, c'est fini ! Cela bouffe mon temps, mon énergie, et ne valorise pas mes produits ni l'image de ma marque. Après avoir testé ces pistes pour diversifier mes revenus, maintenant j'en suis certaine : je suis créatrice avant tout, pas enseignante ni démonstratrice ! Bien sûr, c'est mon point de vue, et chacun mène sa barque comme il l'entend.
En effet, en 2013, j'ai aussi testé mes limites : j'ai voulu faire trop de choses et multiplié les casquettes, au détriment de mon activité de créatrice, et j'ai fini l'année sur les rotules. Ateliers, démonstrations, vie associative... Tout ça, c'est fini ! Cela bouffe mon temps, mon énergie, et ne valorise pas mes produits ni l'image de ma marque. Après avoir testé ces pistes pour diversifier mes revenus, maintenant j'en suis certaine : je suis créatrice avant tout, pas enseignante ni démonstratrice ! Bien sûr, c'est mon point de vue, et chacun mène sa barque comme il l'entend.
2014
Après les soldes, les trois premiers mois ont été calmes. En janvier, j'étais pleine de bonnes résolutions et de beaux projets, mais à être sur trop de fronts à la fois, je me suis vite sentie engluée et impuissante, complètement submergée. Après un ras-le-bol général, j'ai pris plusieurs décisions radicales,
qui vont me permettre d'alléger mon emploi du temps et aussi la charge
mentale que je pouvais avoir.
1) Je vais céder ma place de co-présidente de
Made in Calais, car je n'arrive plus à gérer (dans le désordre) le blog /
la page Facebook / la newsletter / la comptabilité / les relations avec l'extérieur
(dont malheureusement beaucoup de sollicitations manquant de sérieux pour du travail non rémunéré alors nous nous revendiquons association de créateurs professionnels),
les organisations et visuels d'évènements, les questions d'autres personnes qui souhaitent créer une association / boutique éphémère...
Made
in Calais, en plein essor, est une activité totalement bénévole qui se
fait de plus en plus au détriment des Folles Marquises. J'ai donc dû
trancher, même si cette décision m'attriste car je me suis
énormément investie dans l'association, et Made in Calais m'a beaucoup aidée à me faire connaître localement. La transition se fera cet été, après les deux derniers évènements sur lesquels je travaille : les journées du fait-main en mai et un salon à Eastleigh en Angleterre, début juin. Mais je compte sur l'équipe de choc pour continuer à faire du super boulot !
2) Je canalise mon énergie : faire chaque chose en son temps, et pas tout en même temps
Cette année, je voulais tout : nouvelles collections de bijoux, papeterie, textile, illustration... Résultat
: je me suis sentie complètement impuissante et découragée. J'ai donc
décidé que développer le textile serait reporté à l'année prochaine, au
moins. Il faut être ambitieux, mais aussi, réaliste !
3) Je vais déléguer une partie de mon
travail, ce qui prendra la forme d'une
collaboration avec des artisans locaux. C'est la seule solution pour a) me
dégager du temps et b) avoir suffisamment de stock pour répondre à la
demande de plusieurs points de vente.
Je me suis posé beaucoup de questions : si
je sous-traite, serai-je encore une vraie créatrice ? Suis-je capable
de mener en parallèle une activité commerciale et une carrière
d'artiste, et est-ce cohérent ? Est-ce éthique d'avoir plus de deux points de vente ? ;) Etc.
En
regardant des gens que j'admire, je ne peux que répondre : oui ,
définitivement ! Je pense (dans des registres très différents) à Natacha Plano, Koralie et Supakitch et leur marque Métroplastique, Isak, Depeapa, Oelwein...
Sous-traiter
une partie de mon travail est la seule façon pour que Les folles
Marquises deviennent ce dont je rêve. Et pour le côté éthique, ce n'est
pas difficile, il suffit que je reste fidèle à mes convictions : petites séries,
fabrication locale, matériaux naturels et respectueux de l'environnement
(bois, céramique...).
Prendre ces trois décisions a eu des effets immédiats : l'esprit plus léger, j'ai avancé bien plus vite en trois
semaines qu'en trois mois, en contactant/rencontrant les fournisseurs, finalisant mes dessins, travaillant sur ma boutique en ligne, etc. Et j'ai enfin retrouvé l’inconscience l'optimisme à tout épreuve qui me caractérise !
Et la suite ?
Malgré un début d'année au ralenti, le bilan est plutôt positif :
- Depuis janvier, la marque Les folles Marquises est officiellement déposée à l'INPI.
- La boutique en ligne ouvre dans quelques jours.
- Dans quelques jours aussi seront disponibles mes toutes premières cartes postales et de nouveaux badges.
- Une nouvelle collection de bijoux verra le jour prochainement.
- La deuxième édition de mon livre sort très bientôt, la première étant maintenant épuisée !
- A partir du 15 mai, deux de mes créatures seront exposées à la galerie Arludik à Paris aux côtés d’œuvres sélectionnées par l'immense Barbara Canepa, à l'occasion de l'exposition sur la collection Métamorphoses (Je vous en reparlerai). Donc en mai, je vais à Paris, bien sûr ! :) Ça, c'est un méga gros accomplissement en tant qu'artiste, le truc tellement énorme qu'il faut se pincer pour y croire quand ça vous tombe dessus ! Comme quoi, tout est possible !
- Et l'année prochaine : objectif salons pros pour trouver de jolis points de vente !
ALORS ?
Le parcours de mon entreprise est intimement lié à mon cheminement personnel, et vice versa. Je n'ai plus peur de mes convictions, de mes choix de vie professionnels ou personnels. Depuis trois ans, je me suis affirmée, j'ai mûri grâce à mon projet. Les obstacles ont renforcé ma détermination.
Quelle différence avec la fille effacée que j'étais, excessivement émotive, peu sûre d'elle, incapable de parler en public (je n'ai jamais dit que j'étais bonne oratrice, mais maintenant au moins j'ose parler !) ou de défendre ses idées (parce que je n'y croyais pas). J'écoutais trop les autres, et pas du tout ma voix intérieure, je voulais faire plaisir à tout le monde, et pendant des années j'ai été malheureuse (pour ne pas dire carrément dépressive).
On n'a qu'une vie, mon credo est qu'il faut la vivre pour soi avant tout. Et si on est heureux, ça se voit et se ressent ! Je suis plus ouverte aux autres (avec mes limites, mais maintenant que je les connais, je ne me déteste plus pour ne pas être "la fille la plus sociable du lycée") mais je sais aussi mieux repérer les relations toxiques (et couper court tout de suite). Je suis heureuse.
Bon, un peu moins pendant quelques mois, car mon compagnon est actuellement en vadrouille en Amérique du Sud, mais il accomplit lui aussi son rêve et je suis très heureuse pour lui.
Plus de trois ans après avoir changé de vie, plus que jamais, je sais que c'était la meilleure décision de ma vie. Parfois, je m'en veux d'avoir attendu trente ans pour arriver à me trouver, mais l'important est de SE TROUVER, et non pas QUAND (il faudrait que j'écrive un manuel New age, un des ces jours...).
Il y a encore tellement de choses à accomplir, mais la vie est une aventure, et les choses n'auraient pas la même saveur si tout arrivait trop facilement ! Pour rien au monde, je ne reviendrais en arrière.
Un énorme merci à tous ceux qui m'ont aidée et continuent à m'aider dans cette folle aventure ! Et spéciale kassdési à Jeanne, qui a su prendre la bonne décision beaucoup plus tôt que moi !
Je vous donne rendez-vous l'année prochaine ?
Dorothée.
Merci Dorothée pour ce super article ! (tu travailles sur la fréquence de tes articles, non ?)
RépondreSupprimerC'est génial de voir et comprendre ton parcours, merci pour toutes ces explications !
Pour ma part, j'ai créé mon entreprise en tant qu'AE il y a un an, et petit à petit ça se développe, j'évolue à un point inimaginable. Je comprends ce que tu ressens !
Alors bravo pour l'accomplissement de ton rêve, ainsi que de savoir mettre des priorités pour ne pas t'égarer, c'est difficile ;)
Je te souhaite une très belle continuation <3
Merci Loïs.
SupprimerEn effet, j'essaie de publier plus souvent, mais comme je ne suis pas logique, j'écris des articles à rallonge qui prennent un temps fou ! ;)
Je te souhaite beaucoup de succès dans ton entreprise !
Bises.
Quel joli papillon tu fais Dorothée :)! Moi aussi je suis contente d'avoir rencontré des gens comme toi et Jeanne, qui au travers de vos expériences plus ou moins heureuses, me redonnent confiance et me font avancer, car vous êtes toujours de bons conseils. Merci pour l'aventure Made In Calais, et merci aussi pour ta générosité et ta folie! (Génial pour Barbara Canepa, je m'en doutais!^^)
RépondreSupprimerMerci Fanny, tu es un bel exemple de reconversion toi aussi !
SupprimerJ'ai trop hâte d'être en mai pour rencontrer enfin Barbara ! :)
Wow! Merci de partager ton expérience, Dorothée! Je viens d'entrer en couveuse (je suis en Charente-Maritime), et c'est vrai que le processus est bien plus long que je ne me l'étais imaginé. Mais chaque nouvelle marche gravie, même petite, a une saveur incomparable. Et comme tu le soulignes si justement, nous n'avons qu'une vie, alors autant la vivre vraiment et ne pas la regarder s'écouler paisiblement. A l'abordage! Tous mes souhaits de réussite pérenne, Adeline.
RépondreSupprimerMerci Adeline !
SupprimerOui, tout ça prend du temps, mais accomplir son rêve justifie largement le temps passé et tous les sacrifices. En entrant en couveuse, tu a mis toutes les chances de ton côté, et avec tes très jolis produits, je te prédis un bel avenir !
Bravo pour ce beau parcours ! Cela me rassure en te lisant, je vois que je ne suis pas la seule pour laquelle les choses prennent du temps à se mettre en place (même si c'est parfois frustrant).
RépondreSupprimerMerci Marion.
SupprimerOui, il faut être patiente, les choses prennent en général du temps à se construire (sauf gros coup de chance), mais c'est ainsi que les grandes choses s'accomplissent !
Merci pour cette chronologie si prégnante. Je crois que nous sommes nombreuses sur le chemin de l'expression personnelle : trouver sa voie/x, créer (son entreprise) ,etc. ... Tu laisses un sillon , un exemple à suivre possible, merci beaucoup pour tout cela et un bisou spécial à Jeanne ;-)
RépondreSupprimerMerci Lara.
SupprimerPour la chronologie, j'ai hésité à commencer à ma naissance, mais je me suis dit que tout le monde s'endormirait devant son écran... ;)
Mais oui, l'important est de savoir ce que l'on veut vraiment. Tout ce qui vient après est presque facile en comparaison !
Bravo, je suis très fière de toi, et j'ai toujours autant de plaisir à voir tes nouvelles créas et à te lire, des Bisettes.
RépondreSupprimerMerci Maïwenn.
SupprimerJ'espère que tu vas bien et que tout roule pour toi !
Bises.
Quel beau article plein d'optimisme, tu t'exprimes tellement bien en plus!
RépondreSupprimerMoi je retiens cette phrase qui correspond bien à ma philosophie de vie aussi: " On n'a qu'une vie, mon credo est qu'il faut la vivre pour soi avant tout. Et si on est heureux, ça se voit et se ressent ! "
Très bonne continuation skippy, tu ne cesses de m'éblouir !
Merci mon Xavounet d'amour !
SupprimerTu noteras au passage que je n'ai pas parlé des années à l'école d'archi, mais je pense qu'un jour j'écrirai un article pour expliquer le concept de la VP appliqué à la vie... :D
Gros poutous.
Juste un mot : Bravo ! D'avoir su trouver le chemin de ton rêve, l'énergie et la persévérance de le réaliser, mais aussi de nous le faire partager. Oui, tu es de celles qui ouvrent et montrent la voie ... Très heureuse pour toi de ces "débuts" prometteurs d'un indéniable succès futur !
RépondreSupprimerMerci Flo.
SupprimerEn fait, je pense que mon niveau de tolérance aux choses que je n'aime pas est très bas. Changer de vie était juste un réflexe de survie, je n'ai aucun mérite !
Mais j'ai vraiment envie de partager mon expérience, si cela peut faire réagir des gens malheureux et enfermés dans une routine, parce qu'on ne leur a jamais montré d'autre horizon que métro boulot dodo, CDI, crédits, etc. On oublie parfois qu'on est le seul maître de sa vie, et c'est tellement dommage.
Comme je me reconnais dans ton parcours!
RépondreSupprimerNous avons plusieurs points communs, dont celui d'être diplômée en architecture ;)
Bravo et très bonne continuation à toi!
Merci Virginie !
SupprimerHéhé, parfois je me dis qu'il faudrait créer un club des anciens d'archi !
J'en profite pour te féliciter aussi pour ton travail et tout ce qui va autour ! (Mais comment fais-tu pour être aussi au taquet pour ta newsletter ? :D )
Bravo d'avoir osé, c'est à la fois courageux et inconscient! C'est une belle aventure qui t'attend..
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! Peut-être plus inconscient que courageux, mais le résultat est le même, c'est ce qui compte. L'aventure, c'est l'aventure ! :D
Supprimercela redonne de l'espoir, après aussi des marchés de noels + que déprimants, mais par contre je voiseque dans ta région il y un véritable dynamisme, dans ma région tout est devenu déprimant....
RépondreSupprimerMerci Marie.
SupprimerSi ça bouge dans la région, c'est parce qu'on a décidé de prendre les choses en main en créant une association et en organisant des évènements. Il est dans le pouvoir de chacun de faire bouger les choses !
Bonjour,
RépondreSupprimerje suis le même parcours que toi, je suis AE en tant que créatrice de faire-part et décoration de table. Mes créations plaisent énormément sauf qu'à l'heure actuelle je n'ai fait aucune vente et je commence à désespérer...
Aurais-tu des petits conseils pour se faire connaître et surtout pouvoir enfin vendre?
Te remerciant et merci pour ton article, cela fait plaisir de lire des articles comme ça.
Bonne continuation
Anne-Laure
Merci Anne-Laure.
SupprimerJe n'ai pas vraiment de conseil-miracle, à part persévérer.
On ne peut pas forcer les gens à acheter, cela se fera petit à petit.
Tu dis que tes créations plaisent beaucoup, mais à qui : famille, amis, extérieurs ?
Dans mon cas, ma stratégie porte essentiellement sur internet, notamment via ce blog et des relais sur les réseaux sociaux, où il faut être présent tous les jours si c'est possible, car une semaine sans publier et on retombe dans l'oubli...
Ensuite, j'essaie de me faire connaître localement en contactant la presse lorsque j'organise un évènement. Et il m'arrive d'être contactée par la presse grâce au blog.
J'espère que cela pourra t'aider.
Bonne journée.
merci beaucoup d'avoir partagé ton histoire.
RépondreSupprimerça fait du bien de savoir qu'on a toutes connu des galères mais qu'il faut savoir respirer un bon coup et repartir du bon pied.
BRAVO
bonne continuation, je te souhaite plein de réussites dans tes projets créative.
je suis bien contente de suivre via facebook
Marie
Merci à toi Marie.
SupprimerOui, ce qui fait la différence entre quelqu'un qui échoue et quelqu'un qui réussit, c'est la façon de surmonter les obstacles et de rebondir ! Et ça tient beaucoup au moral !
A bientôt.
Wow, quel récit, quelle passion ! Bravo pour ton parcours, qui n'en est qu'à ses débuts, j'en suis sûre. Beaucoup de bonheur et de réussite pour la suite, j'attends déjà le bilan 2014 avec impatience. ;)
RépondreSupprimerMerci Anna !
Supprimerun bien beau parcours!
RépondreSupprimerje te tire mon chapeau pour ce parcours risqué mais abouti!
je te souhaite d'arriver à faire toutes ces choses qui n'attendent que toi
bonne continuation
Isabelle
Merci beaucoup Isabelle !
Supprimervraiment super je vous envie .. et lundi .. je vais à la BGE :)
RépondreSupprimerMerci Marie.
SupprimerAlors, ce rendez-vous à la BGE a-t-il été fructueux ?
Je fais la pom pom girl en lisant ton article : hourrah!!!! Je suis ravie de voir le chemin parcouru. Et tu sais quoi? Le meilleur reste à venir! A bientôt Dorothée!
RépondreSupprimerMerci Selma ! :)
SupprimerBisous.
Ho merci, merci, merci pour ce souffle joyeux et optimiste! En cours de création avec l'aide de la Chambre des Métiers, c'est comme si je revivais... ou vivais vraiment, plutôt
RépondreSupprimerMerci à toi Karine.
SupprimerJe te souhaite beaucoup de succès et de réussite !